La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 24 octobre 2009




à Manue, Sylvie et lilia dans sa nuit Mauritanienne

pour Aminata,Touareg Malienne mère courage de 7 enfants
à Karim G. son fils, mon ami
à Katia B.à son enfance égyptienne et heureuse.
à Daniel J. docker, génial peintre, aussi
à François, mon frère croyant... à sa vie congolaise, à notre vraie fraternité.
àMichelle, si proche de nous, si loin de l'Amérique
à Peter Irnick, chaman Inuit, à notre rencontre
à Jean Pierre et Jacques, mes frères
pour tout ce qu'ils m'ont donné, un jour afin que je vive un jour de plus,
à eux ce poème de nuit.






Que le jour se lève
emporte
mes nuits
scories d'Arménie
papiers-charbon
train d'enfer.

Mes wagons
plombés, d'amis
mes boggies
nos terres spoliées
les moulins de Bilet
nos chantiers-béton
et les pleurs des chatons...

Ouvrez
grand les fenêtres
et vos yeux.
Il va sauter...
Il a sauté.
Il est rouge , le sang de la honte.

Suicidés...
Circulez, ambulances
emplissez-vous, morgues blanches.
Nos yeux sont aveugles.
Le Roi passe.


Que jour efface
Mais
il n'efface rien
Que Dieu fasse
mais , il n'est plus.


Au temps des cendres
Il demandait prosternation
et nous, moutons
étions son rêve.

Alors
le soleil s'est levé à l'Orient.
Un sable chaud
une dune
un grain de riz sur l'épaule,
la famine,
l'enfant osseux,
tête grosse,
mères aux mamelles pendantes,
abandonnées des hommes en fuite,

la conquête.
Nous avons mis les voiles vers Orion,
encore une fois,
abandonnés
le sac de riz au dos du faux docteur

miracle,
le jour se lève
Maman
tu tournes dans ta tombe!


Flambez, flambeurs,
nous mourrons de faim
sans votre aide.

Nos mains grifferont le ciel,
et nos visages de veuves
comme autrefois,
comme demain
dans des wagons plombés,
dans des avions affrétés
et vous paraderez.
"Est-ce ainsi que les hommes vivent",
chantait Léo...

Si grande est la faille
entre nous
humains,
trop pour l'un
et l'autre,
rien

Que le jour se lève
emporte mes nuits,
scories d'Arménie,
papiers charbon
train d'ennui,
parce que la nuit
tu veilles,
sœur
d'insomnie.

Moïse Clément

4 commentaires:

  1. jaime bcp se qu il se degage de la premiere photo

    bon dimanche

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  2. La première installation est très belle.

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  3. Comme Annick, j'ai également un petit faible pour l'ascenseur à fruits rouges...

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  4. ton écriture me laisse très souvent songeuse .. entre automatisme, voyage spirituel et certainement descente onirique, le résultat est totalement troublant.
    Trop souvent déchirant de vérité.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.