La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mardi 11 août 2009

Photo : Identité
Création Land Art 2009 sur la côte Normande
Roger Dautais



Pris par l'ambiance de la fête Acadienne à Saint Aubin sur Mer, nous enchainons les spectacles au hasard du programme. Hier,en fin d'après midi, nous retrouvons un nombreux public assemblé dans la salle des Fêtes de la ville(Salle Aubert). Nous allons assister à une conférence donnée par le Père Eloi Arsenault. Cet homme disert et cultivé, qui enchaine ITW et radios depuis sont arrivée dans notre région, pour parler de son Acadie, est entouré, ce soir de Théo Theriault, Claudette Thierrault,Marcia Enman, de la Voix Acadienne, seul journal fracophone de leur province. et d'une autre personne que je n'ai pas identifiée. Arnaud Blin, organisateur de cette rencontre, nous présente brièvement chaque invité. Ils sont tous des responsables, des leaders, à divers titres, dans le domaine politique, social ou culturel.
Dans leur discours, ils nous font un rappel constant de l'histoire du peuple Acadien, de ses souffrances endurées pendant les déportations, de celle encore vécue aujourd'hui. Ils sont encrés dans un combat pour la liberté d'expression. Ils mènent ce véritable combat contre la disparition de la langue française dans leur province, tant ils se sentent à juste titre, envahis par la langue anglaise. Tous, sans exception, nous ont montré, par de multiples exemples vécus, et par l'émotion qu'ils ressentaient à nous livrer ces fait de leur vie quotidienne, qu'ils s'engageaient pour leur vie entière. Ils élèvent, éduquent et incitent leurs enfants à rester des gens libres du choix de leur langue, fiers de leurs racine françaises et fires de parler français.
Eloi Arsenault et ses invités nous ont donné une grande leçon d'humanité et de fraternité, car, à aucun moment leur discours n'a été teinté de haine, de rancoeur ou de sentiment de revenche.
Ouverts au monde, ils nous ont dit la fièrté d'être reçus en France, sur la terre de leurs ancètres et à Saint Aubin, en particulier. Plus que jamais, c'est vers la jeunesse qu'ils se tournent et qu'ils ont lancé un appel à la vigilence dans ce combat. D'après eux, il doit être surtout mené sur le plan culturel, passer par des échanges entre l'Acadie et notre région, impliquer les écoles et les institutions territoriales, sans oublier la population. C'est un programme qui devrait assurer la pérennité du beau travail réalisé à Saint Aubin sur Mer par Arnaud Blin et toute son équipe.
Aujourd'hui, 12 août 2009, nous reprendrons la route vers cette fête Acadienne, en espérant d'un hasard qu'il nous fasse vivre d'autres belles rencontres.

Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

Marcella et Angèle Acadennes de Saint Aubin




Foi de Breton, c'est à Saint Aubin sur Mer, en Normandie,belle province de France que j'ai rencontré la seule femme au monde à avoir chanté devant 16000 poulets. Si vous ne me croyez pas, achetez son CD " Le bon fricot", et vous comprendrez pourquoi. Bref, elle s'appelle Marcella Richard, belle comme le jour, chanteuse Acadienne de son état et fière de l'être. C'est un oiseau rare, de passage sur nos côtes, simplement durant la semaine Acadienne de la commune, pilotée de main de maître par Arnaud Blin et son équipe.
Et comme un trésor ne se découvre jamais seul, elle est venue accompagner Angèle Arsenault, elle même porteuse de l'Etoile Acadienne, rayonnante comme un lever de soleil. La première de ces chanteuses étant la nièce de la seconde, cette parenté for pourvue d'artistes musiciens( on compte 12 violonistes au moins chez les Arsenault) nous a , encore une fois, transportés. C'est bien de leur histoire, dont ils parlent et de celle de leur peuple Acadien, attaché à son identité, défenseur de la langue Française. Parfois, tendres, mélancoliques, le message passe, sensiblement orné de poésie, puis le rythme prend le dessus, une joie communicative envahit l'auditoire. Elles savent y faire, ces dames de la côte. Ces deux " pêchues" comme dit Marie-Claude, autre Bretonne en fête ont réussi à mettre le feu dans le coeur des Saint Aubinois. Je me suis encore, une fois laissé dire, que les poissons avaient dansé dans la mer.
Gaies, entrainantes, rythmées, singulières ou mélancoliques, leurs chansons trimballent parfois un blues qui déchire le coeur. Je vous l'avais dit, une partie de notre coeur bat en Acadie, Angèla Arsenault et Marcella Richard, sont venues nous le rappeler. Ne les oublions pas.

Roger Dautais
Semaine Acadienne de Saint Aubin sur Mer

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
L'hexagone polychrome..














à Angèle Arsenault et Marcella Richard pour le bonheur qu'elles nous apportent dans leurs chansons.

Roger Dautais 11 août 2009

***

La semaine acadienne bat son plein et la ville de Saint Aubin sur Mer que nous connaissions d' habitude, " plus sage" est prise d'un fièvre Acadienne. Tout est chamboulé par l'arrivée de nos cousins. Même les toiles de maîtres grimpent aux murs et s'accrochent aux fenêtres des villas. Je lai vérifié, jamais les poissons n'avaient tant dansé dans la mer au son d'une pareille musique, de pareils chants ! Cet après midi encore, nous prendrons la route, direction St Aubin sur Mer, nous perdre dans la foule et profiter de ces fêtes et vivre tous les possibles du monde comme l'écrit Jean Philippe Raîche dans ce très beau poème

C'est pourquoi, j'ai ouvert LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS afin d'y présenter des textes de poètes Acadiens.

Ne réveillez pas l’amour avant qu’elle ne le veuille, 2007

Mes lèvres faibles s’ouvrent, sèches.
L’empreinte de ta main,
le sang sec, sûr, secret
qui germe
ailleurs
en nous.

Souviens-toi des afriques
de ton absence, de ses tours,
dans ce qu’il reste.

Sache la pierre,
l’irréversible, que je garde,
et laisse-moi, veilleur seul,
te regarder.

Toi qui reviens
de l’océan, du bruit, de ses musiques
et ses voyages impossibles,
renouvelle ma joie.

La rue noyée de nuit,
les possibles du monde
où tu ne diras rien de moi,
de l’aube
qui s’échappe.


Jean-Philippe Raîche est né en 1971 à Petit-Rocher, au nord du Nouveau-Brunswick. Après des études universitaires à Moncton (où il a assuré la direction littéraire des Éditions Perce-Neige au début des années 1990), Montréal et Paris, il s’installe en 1996 dans la Ville-Lumière où il est responsable du livre et du cinéma au Centre culturel canadien. Paru en 2001 aux Éditions Perce-Neige, son premier recueil, Une lettre au bout du monde, a été remarqué par la critique. Il a ensuite publié Latitude des corps en 2002 dans la revue montréalaise de poésie Lèvres urbaines, dirigée par Claude Beausoleil. Puis en 2007, Jean-Philippe Raîche publie aux Éditions Perce-Neige un recueil étonnant, Ne réveillez pas l’amour avant qu’elle ne le veuille, dans lequel un dialogue mélancolique traverse le deuil sans y rester. Il compte parmi les jeunes poètes qui ont insufflé un nouvel élan à la poésie acadienne contemporaine.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.