La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

dimanche 3 octobre 2010












à Marie-Claude,

à ses yeux couleur de mer...



Je tente d'être là aussi
bien que possible.

Marguerite Duras





La grande pyramide de Khéops domine le plateau de Gizet de sa masse imposante. Nous sommes en Égypte depuis 5 jours. Tôt ce matin, nous avons traversé le Caire , embrumé et grouillant de vie et emprunté ce pont de 35 kilomètres qui l'enjambe et permet d'échapper en partie à un trafic impressionnant de voitures. Dans le vieux Caire, les souks ouverts jour et nuit attendent de nouveaux clients. Après le passage au poste de police, comme il est d'usage, nous passons entre les pyramides de Chéphrène et de Mikérinos pour atteindre le parking et arrivons les premiers sur les lieux. Nous posons les pieds sur le plateau de Gizet qui est aussi une porte sur le désert.Le spectacle nous coupe le souffle. Nous sommes silencieux et contemplons tout simplement. Le guide complète sa présentation des lieux et nous donne les consignes de sécurité. La police est omniprésente, armée de Kalachnikov. Je n'en ai jamais vu autant. Les récents évènement du Mali et les prises d'otage, rendent les autorité Égyptiennes prudentes. Ce n'est pas le plus agréable, mais nous n'avons pas le choix. Nous échangeons nos impressions avec Marie-Claude et nous partons, main dans la main, vers Chéfren et sa drôle de coiffe. Nous sommes à quelques centaines de mètres du désert et imaginons les caravanes de dromadaires, disparaissant à l'horizon dans les sables roses du soleil levant. Il y a beaucoup de pierres au sol et je décide de monter un cairn non loin d'un gros enrochement naturel. Marie-Claude m'arrête. Trois policiers en armes y sont cachés dans l'ombre. Dommage. Nous allons presque jusqu'au pied de Mikérinos, la plus petite des pyramides mais le temps qui nus est imparti ne nous permet pas d'aller plus loi. Je veux absolument faire le tour complète de Chéops. Je repère un autre endroit, moins naturel que le premier et décide d'y monter un cairn , encouragé cette fois par Marie-Claude qui , ayant repéré un garde en arme, m'assure qu'il ne me voit pas. Je ne suis pas tranquille et fais ce que je peux, élevant ce cairn aux esprits des lieux. Cet endroit est chargé de magnétisme. Je suis sidéré par cette pyramide. Un souvenir pour le reste de ma vie, si je ne reviens jamais ici. Marie-Claude m'alerte, le garde s'est levé et vient vers nous. Nous nous écartons. Il se rassoit. Nous prenons nous quelques photos, heureux comme des enfants qui auraient joué un bon tour au gendarme. Nous bouclons notre tour. Des grappes de Japonais débarquent, enjoués, derrière leurs appareils photo. Il paraît nous dit le guide que nous sommes devenus pareils. Sans avoir le culte des pharaons, je suis obligé de constater que ces pyramides élevées à leur gloire et qui passionnent moins les habitants du Caire que les touristes, nous aurons fait grande impression par la pureté de leur lignes, leurs proportions parfaites et leur inscription dans le paysage.
Le deuxième cairn, je l'aurai élevé, sans difficulté à l'entrée d'un village Nubien qui se trouve sur la rive gauche du Nil. Nous y avons été accueillis chaleureusement par ses habitants.
Le troisième cairn a été élevé dans l'enceinte du temple de Karnak, pendant la visite du temple, qui est l'un des plus beaux visités pendant notre séjour en Égypte. A la fin de la visite, je me suis écarté du groupe pour trouver un endroit favorable pour pratiquer le land art "furtif".
Je suis bien évidemment sur un garde en arme, qui moyennant un petit bakchich m'a laissé passé" sa frontière" pour, prendre des photos. Je me suis arrangé à disparaitre de sa vue et monter ce cairn juste derrière le lac sacré, où les grands prêtres de Karnak faisent leurs offrande.
J'ai complété ces installations Égyptiennes par une série de gisants que j'avais réalisés sous le nom de Gisants de Sallenelles il y a quatre ou cinq ans. Elles accompagnent parfaitement les souvenirs de ma visite au Caire des Momies royales, très belles et très impressionnantes.
Et pour terminer, j'ai choisi ce cairn , élevé un jour de plein soleil et de grand vent qui bougeait tans que je croyais voir respirer les pierres. Impression que j'avais eus au Pyramides dans cette atmosphère étouffante où la fragrance de l'air me donnait aussi l'impression de voir respirer les pyramides.
Pour terminer avec une touche de couleurs, cette installation horizontale qui n'avait d'autre raison que celle d'orner la falaise en attendant la marée haute.


Roger Dautais








des silences
une lueur fantôme
jaillie depuis les tréfonds de l'espace
les tempêtes de vent des galaxies,
les hurlements spectraux, et les psaumes,
qui montant du vide résonnent et
nous poussent à la rencontre,
toutes ces choses énigmatiques,
séduisantes,
hypnotisantes,
terrifiantes,
toutes ces choses reposent sur des
longueurs d'onde
qui s'enfoncent droit
dans le bestiaire de la mort, d'où jamais,
jamais nous ne pourrons
nous libérer.


Martin Enckell (Finlande)

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.