La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

jeudi 3 février 2011












à mon Père,
Lucien,

ses frères et soeurs,
Pierre, Théophane, Maria,Suzanne

tous partis rejoindre les étoiles.


Hier, j'ai reçu un cadeau de mon ami Driss. il m'a offert une phrase de John Lennon, imprimée sur un bout de papier kraft et que voici :
La vie c'est ce qui arrive quand on avait prévu autre chose.
Cela ressemblait tellement à ma vie dans ma pratique du land art, que je l'ai reproduite ici. Le texte que j'avais aussi prévu d'écrire pour cette semaine, je l'ai abandonné au profit d'un autre, parce que je le sentais, lui aussi , devoir être édité maintenant et pas plus tard.


Tu as voulu, au cœur de ma nuit, me parler des ténèbres, du sol brûlant et des os brisés par les bombes. Tu m'as voulu, témoin du sang versé dans les sables, des rivières pourpres qui s'étendaient des plaines du Jourdain aux sables l'Omaha beach. Tu m'as voulu, agneau du sacrifice, enfant soldat, vieux, porteur de bombe. Tu me disais le dieu d'amour. Par trois fois, je te remerciais et te disais que les noms de Moïse, Ahmed, ou Théophane, n'étaient pas musique céleste.
Ils verseront le sang en son nom, se fabriqueront des médailles et chanteront la paix. Ils armeront le monde, défieront l'hiver et le froid, la jeunesse, ou l'histoire. Ils élèveront des murs de la honte, entre les peuples, briseront les os de l'enfant dans les bras de sa mère. Il assisteront dans la prière, le frère agonisant, tiré par un sniper. Ils oublieront, eux-même, leurs tirs meurtriers sur les populations civiles, de l'autre côté de leur conscience, de l'autre côté du mur...
Casques lourds,turbans, bérets , kippa, couvre-chefs, vous signifiez l'appartenance et vous partez en guerre contre le genre humain.
Dans les cendres des camps, s'envolant au vent de Pologne et d'ailleurs, au cœur des rivières pourpres qui s'échappaient de moi, cette nuit, j'étais résistant Afghan, ou mort Pakistanais.
Ici, je suis, l'enfant Hiroshima. Je suis l'homme, la femme, l'enfant, réunis dans le silence de mort après explosion fatale.
Je suis la mémoire vivante de holocauste, le chant du muezzin, le cri de la mère qui accouche sous les bombes.
Je suis l'enfant de toi, errant sans espoir comme Yéudi, Mosché, Pierre, Abdalghani ou Mouloud.Je suis fatma, accouchant en plein désert dans les mains d'un berbère. Je suis la tombe blanchie de chaux,de Matmata, de Sfax ou Kairouan. Je suis le ciel, la terre, le feu. Je suis la vie mourante, la mort en vie qui déambule et vient me dicter sa loi.
Ô morts, venez en moi, sonnez trompettes de Jéricho. Je suis serviteur et il m'importe de savoir.
Demain, lorsque le jour se lèvera, mon frère, tu mourras à ton tour, comme je suis mort au cœur de cette nuit. Demain, tu te te lèveras et tu proclameras, dieu est mort, dieu est mort, comme Elie.
Sauve toi, Elie sur le Cheval Crayon. Sauve les enfants du monde, dans cette nuit étoilée où tu es venu me visiter. Les larmes d'Israël ont gonflé les vagues d'Omaha Beach. Le sang des frères a coulé, ici. Les cendres sont toujours brûlantes à Auschwitz, malgré les marées d'équinoxe.
A qui la faute
à qui la gloire
à qui l'espoir
à qui le mur
à qui les bombes
à qui l'enfant soldat
à qui la veuve
à qui l'enfant soldat,
à qui les larmes,
à qui la veuve ?
L'adieu aux larmes est nécessaire. Les armes tomberont et le bûchers de la paix s'élèveront sur les ruines du mur.
Il importe que l'enfant, blond ou brun, naisse d'une mère en paix et non d'une louve ou d'un chacal.
Il importe que dieu renaisse pour qui ose encore y croire.
Il importe que je naisse à chaque seconde pour mourir à la nuit qui coule en moi.
Les étoiles sont comptables de mes nuits blanches et mon amour est mon aimée, tout simplement, jusqu'à la fin de mes jours.

Roger Dautais





agrandir
ton cercle
aviver
ta lumière
être plus
c'est à cela
que tu t'employais
mais ton centre
a éclaté
et tandis que
tu prends conscience
des ruines qui te peuplent
tu découvres
que rien
ne demeure plus
de ce qui
jusque là
t'éclairait.

Charles Juliet
Approches II



Dos-je me détourner
déposer mon sac
dresser mon bilan


devenir sable et cendres
le fécond sous-sol
où cheminait l'eau
qui dévalait
de mes sources.

Charles Juliet
Approches II

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.